MON PAYS... C'EST VIVIEZ Ce pays, cher Monsieur, en voici les limites, les quatre points cardinaux : Joanis, Le Crouzet, Les Hautes Casernes et La Carrière.
A présent, suivez le guide et remplissons les cases. En premier lieu, bien sûr, la montagne pelée et son crassier ; les pourtours lui font face avec pour phare sa maison rose ; Le Cabanon, Le Barribaut et son moulin ; Le Bois et son château ; Le Banc Club et son vieux chêne ; La Place de la Victoire et son beau monument, autour duquel, en un match de foot non-stop, nous tournions sans arrêt, indifférents et sans respect, pour les noms à jamais incrustés. Mourir pour la France, c'est beau ! Mais mourir pour Viviez, moi j'aurais bien aimé. Cette maison aussi, au coin de la place, c'est là que je suis né. Au-dessus du café de la «Marthe». Qui pourrait l'oublier ! Qui pourrait oublier tous ces héros mythiques : Robin des Bois, Zorro, Chariot ... Allô ! Allô ! Ce soir au CAMEO !
Le Pont a lui aussi, ses sites touristiques, l'Hôtel des Célibataires, la salle de gym, le cinéma du curé ; les coteaux de La Boudie, en bas Les Tuileries. Et neutre, entre les deux, Le Plateau de Laubarède, partagé lui... en partie boulot - partie repos... éternel ! Et comme dans le film «Et au milieu coule une rivière», allez ! un gros ruisseau : Le Riou Viou, notre Bastidie. De chez les Géraudis jusqu'au pont de la gare, elle coule claire et vive, traversant ses belles gourdes, franchissant «la cascade». Souvenirs de gaïdelles et de goujons dorés. Mais de ce maudit pont, à celui de Penchot, changement de décors. Baissez donc le rideau ! L'onde se transforme en un cloaque immonde, traînant dans son courant tous les poisons du monde : plomb, acide, arsenic, cadmium... et parfois, dit-on, de la poussière d'or ! Qui est aussi poison. L'égoût traverse la «Vieille Montagne», l'usine nourricière de toute la contrée. Et aux Célibataires, il n'y a plus rien à faire.
Les eaux grises et les eaux noires se mélangent enfin et de notre Bastidie, scellent le court destin. Mais soyons honnêtes, cette laideur se voit à peine, cachée par l'écran de fumée, que la grande fabrique dispense, jour et nuit, sans arrêt. C'était noir, c'était moche. Çà nous piquait les yeux. Presque des parias dans ce pays de mines... pourtant si noires. Oui, Monsieur, je vous le répète, mon pays, c'est VIVIEZ ! Sûr que pour l'aimer comme je l'aime, il faut y être né !
Date de création : 05/03/2009 21:54
Dernière modification : 05/03/2009 22:02
Catégorie : Paco
Prévisualiser la page
Imprimer la page
|