LOS CAMPOS Jean
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fin janvier-début février 450 000 à 500 000 personnes passent la frontière + ceux qui ont pu quitter Valence vers l’Algérie. Fin janvier et dans des conditions absolument calamiteuses, le gouvernement décide d’ouvrir un camp de concentration (c’est le terme officiel) à Argelès sur Mer, à même la plage,sans baraques, ni tentes, ni cuisines, ni point d’eau, ni sanitaires, ni latrines.Pas un médecin ou une infirmière malgré la présence de nombreux blessés et de femmes enceintes. L’administration ne sollicite même pas l’aide de la Croix-Rouge française (et les quakers furent les seuls à agir). C’est vers cette plage balayée par les vents d’hiver que sont dirigés, souvent brutalement, des dizaines de milliers de réfugiés qui seront gardés par l’armée coloniale française-sénégalais, algériens, somalis. Sauf quelques cas de solidarité réelle, l’accueil de la population sera très réservé, soupçonneux, correct parfois mais très souvent hostile : «A bas les Espagnols !» La presse de droite et d’extrême droite se déchaîne. Au bout d’une semaine le camp d’Argelès est surpeuplé ; le gouvernement fait ouvrir à proximité deux autres camps St Cyprien et le Barcarès. Partout, froid, pluie glacée, faim, poux, gale, dysenterie… A coté les centres d’hébergement provisoires de Prats de Mollo et d’Arles sur Tech sont sous la neige sans le moindre abri. Le 30 janvier nouveau décret enjoignant d’envoyer les civils, femmes, enfants, vieillards vers 7 départements du grand Ouest et du centre. Dès la mi-février Argelés et St Cyprien (avec les barbelés en +) rassemblent plus de 80 000 internés ; Le Barcarès construit pour 50 000 en abrite 70 000. Très nombreux décès, de 5000 à 14 600 selon les témoignages. [Peu à peu les camps s’organisent (eux-mêmes) et les conditions de vie s’améliorent lentement (réorganisation des partis, des syndicats, sport, gym, dessins, sculpture sur bois ,os (Padilla), écriture, tournois…] Dés la fin février, pour disperser les miliciens concentrés à Argelès et à St Cyprien, on attaque le camp des Judes à Setfonds : 44 baraques pour 15000 miliciens. En mars11 500. Même chose à Bram dans l’Aude, fin mars 17 000 personnes, à Rivesaltes, à Agde avec 10 000 catalans sur 16 000 internés ; Le Vernet d’Ariège mars3910500 occupants classés dangereux pour l’ordre public ; dans des conditions lamentables ; Mazères en Ariège, complément du Vernet pour les internés « ordinaires » ; Gurs, dans les Pyrénées atlantiques, ouvert en mai 39 avec près de 20000 hommes (Basques, aviateurs espagnols, brigadistes) ; Rieucros en Lozère pour les Femmes indésirables : opinions extrémistes, droit commun, prostituées, coupables de mauvaise conduite ! beaucoup d’espagnoles et d’allemandes politiquement remuantes, quelques communistes françaises ; *Rieucros ouvert dés 1937 pour les juifs expulsés par les nazis après la «nuit de cristal» Noë en Hte Garonne, qui devait être un camp hôpital et qui n’eut d’hôpital que le nom ; Antichambre de la mort pour de nombreux blessés et malades. En mai 1939 les chiffres de Pike, historien américain, donnent : Le Barcarès 70 000, Argelès 43000, St cyprien 30 000, Le Vernet 16 000, Gurs 16000, Agde 16 000, Bram 16 000 soit 223 000 internés + Mazères , Rieucros, les camps d’Afrique du Nord dont le sinistre Djelfa ; et les femmes et enfants des camps d’hébergement de l’Ouest et du Centre. Au cours de l’été et l’automne 1939 les effectifs se dégonflent : départs de toutes sortes, contrats de travail, CTE dans la construction des ouvrages de défense, après septembre la Légion étrangère… Setfonds 16 000 encore en mai, 6362 en aout –Bassin et barrages- [Episode lamentable et révoltant de l’exil qui sera cependant pour la plupart relativement bref, 9 mois-12mois, 2 ans pour les plus malchanceux à Argelés et Djelfa] cliquer sur l'image !
Date de création : 28/02/2009 22:31
Dernière modification : 20/02/2010 22:21
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