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5_Tribune - Journée d'étude à Toulouse sur la mémoire historique (3/12/2011)

 
   

    

 

 Journée d’étude du 03 décembre 2011 à Toulouse sur le thème de la mémoire historique :
         

Programme / Commentaire / Intervention de Jean Vaz

 

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 Les intervenants espagnols nous ont apporté un éclairage nouveau sur les raisons qui peuvent expliquer le fait qu’on n’avance guère en Espagne sur une réelle récupération de la mémoire. Parvenir à proclamer l’illégalité du régime franquiste mènerait à dénoncer la propre illégitimité des différents gouvernements qui se sont succédés depuis la Transition, dans un consensus assez  « clair » de réconciliation nationale, avec loi  d’amnistie, pacte de silence et d’oubli. La loi de 2007 confirme ce consensus : « una ley que diera satisfacción tanto a los descendientes políticos de los vencedores como de los vencidos…, una ley para cerrar heridas, aceptable por los dos bandos » !!!!! , voilà quelques consignes données par le gouvernement Zapatero aux rédacteurs de la loi. Notre travail doit donc continuer pour faire éclater la perversité de la loi et exiger plus que jamais la condamnation claire, nette, officielle du régime franquiste et de ses crimes. Peut-être qu’il y faudra une nouvelle constitution,…républicaine !

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«Sommes-nous des Don Quichotte de la recuperación de la memoria histórica»

Jean Vaz -« Memoria andando »-  03 décembre 2011, Toulouse
 
   

Beaucoup de choses ont été dites depuis ce matin rendant presque inutile mon intervention mais ne serait-ce que pour justifier un titre qui a pu surprendre et prêter à confusion je vais exposer très brièvement et donc de manière schématique et discutable les raisons qui m’ont amené à nous qualifier de Don Quichotte de la recuperación de la memoria histórica.
 

    Desde esta mañana se han dicho tantas cosas que casi resulta inútil mi intervención. Pero, aunque sólo sea para justificar un título que ha podido sorprender o molestar, voy a exponer muy brevemente y por tanto de modo esquemático y discutible los motivos que me han llevado a calificarnos de Quijotes de la recuperación de la memoria histórica.
Je ne voudrais pas qu’on entende par là ce qu’en dit le Maria Moliner dans son acception plutôt péjorative en traitant de Don Quichotte celui qui est toujours prêt à intervenir dans des affaires qui ne le concernent pas pour défendre son idée de la justice. Et pas non plus celui qui se ridiculise souvent dans des défis imaginaires. C’est plutôt en pensant au Don Quichotte dont la vision idéalisatrice purement mentale lui fait inventer une réalité qui se heurte avec la vraie réalité que j’ai choisi l’intitulé.
 
No quisiera que se comprendiera en la acepción más bien despectiva que da de un quijote el Maria Moliner aplicando el calificativo a la persona que está siempre dispuesta a intervenir en asuntos que no le atañen en defensa de la justicia. Ni tampoco como el que se ridiculiza a menudo con desafíos imaginarios. Es más bien pensando en ese don Quijote cuya visión idealizadora puramente mental le lleva a inventar una realidad que choca contra la verdadera realidad que elegí el título.
N’y voyez bien sûr aucune volonté défaitiste ou démobilisatrice de ma part, je continue à poursuivre avec passion notre lutte pour une réelle récupération de la memoria histórica. Mais j’ai aussi besoin de comprendre notre impuissance à faire avancer les choses, comprendre pourquoi la majorité des Espagnols d’Espagne, qui ne militent pas dans des associations mémorielles, nous voient comme des don Quichotte, idéalistes certes, mais totalement anachroniques.
 
No hay, por parte mía, la mínima voluntad derrotista o desmobilizadora, sigo luchando con la misma pasión por una recuperación real de la memoria histórica pero necesito comprender por qué no logramos que avancen las cosas y por qué la mayoría de los españoles de España, que no militan en asociaciones memoriales, nos ven como quijotes, idealistas sí, pero totalmente anacrónicos.
Et donc, avant d’entrer dans les raisons qui peuvent expliquer cette surdité, ce désintérêt pour ce lourd passif d’une époque récente de leur histoire, je voudrais parler de nous, nombreux ici, Espagnols d’ailleurs, fils et filles de l’exil.
 
 
Así que, antes de entrar en los motivos que pueden explicar esa sordera, ese desinterés ante una época reciente de su historia tan negativa, quisiera hablar de nososotros, muchos de los que aquí estamos, Españoles de fuera, hijos e hijas del exilio.
Fils et filles de ceux qui avec courage et passion avaient combattu près de 3 ans pour défendre la démocratie, la liberté, l’égalité et la justice, dans une guerre inégale contre l’armée de métier d’une impitoyable coalition fasciste.
 
Hijos e hijas de quienes con valor y pasión lucharon casi 3 años, defendiendo la democracia, la libertad, la igualdad y la justicia, en una guerra desigual contra el ejército profesional de una despiadada coalición fascista.
Fils et filles des vaincus qui avaient connu l’exode, les camps, la résistance contre le nazisme puis de nouveau contre le franquisme.
 
Hijos e hijas de los vencidos, de los que vivieron el éxodo, los campos, la resistencia contra el nazismo y de nuevo contra el franquismo.
Et nous avons grandi dans cette exaltation des idéaux républicains ou révolutionnaires et dans la haine du franquisme, franquisme que les structures politiques et syndicales reconstruites en France, au Mexique et ailleurs ont longtemps continué à combattre par une intense activité culturelle, par des festivals, des meetings, des conférences, par une aide aux prisonniers politiques et des actions clandestines en Espagne.
 
Y hemos crecido en esa exaltación de los ideales republicanos o revolucionarios y en el odio al franquismo, franquismo que las estructuras políticas y sindicales reconstruidas en Francia,Méjico y otros países siguieron combatiendo muchos años con una intensa actividad cultural, con festivales, mítines, conferencias ..., organizando la ayuda a los presos políticos y actuaciones clandestinas en España.
Et nous avons idéalisé la nécessité d’un combat permanent contre cette dictature qui étouffait l’Espagne sous une terrible chape de répression. A tel point, que nous avons peut-être considéré parfois avec une certaine fierté que nous étions nous, la diaspora exilée, l’Espagne authentique, et plus grave encore, l’Espagne légitime, celle qui ne laisserait pas impunis les crimes du franquisme.
 
Y hemos idealizado la necesidad de una lucha permanente contra esa dictadura que asfixiaba a España bajo el terrible azote de la represión. Hasta tal punto que es posible que hayamos considerado alguna vez con orgullo que éramos, nosotros, la diáspora exiliada ,la España auténtica, y tal vez más grave, la España legítima, la que no permitiría que los crímenes del franquismo quedaran impunes.
70 ans ont passé, nos parents sont partis, et nous continuons à exiger avec la même profonde conviction la reconnaissance de l’illégalité du régime franquiste, l’annulation des sentences prononcées par les tribunaux militaires et la condamnation pour crimes contre l’humanité. Nous le devons à nos parents, nous le devons à tous les Espagnols disparus, torturés, fusillés, à tous ceux qui ont souffert en silence les atteintes physiques, morales d’une répression programmée, nous le devons aussi à cette Espagne républicaine qui sans ces 40 années d’obscurantisme militaro-clérical aurait placé l’Espagne à l’avant-garde sociale des pays européens.

 
Han pasado 70 años, nuestros padres han muerto, y seguimos exigiendo con la misma profunda convicción que se reconozca la ilegalidad del régimen franquista, que se anulen las sentencias de los juicios sumarísimos y que se condene al régimen por crímenes contra la humanidad. Se lo debemos a nuestros padres, se lo debemos a todos los españoles desaparecidos, torturados, fusilados, y a todos los que sufrieron en silencio los atropellos físicos y morales de una represión programada, y se lo debemos también a aquella España republicana que sin esos casi 40 años de obscurantismo militaro-clerical hubiera situado a España en la vanguardia social de los países europeos.
Et dans ces dernières années nous avons souvent été surpris et déçus de constater que hors de l’action des associations mémorielles, les Espagnols d’Espagne dont au moins deux générations ont eu à souffrir directement des exactions de ce régime, ne se mobilisent guère sur ces thèmes.
 
Y en estos últimos años nos causa a menudo asombro y decepción el constatar que fuera de la actuación de las asociaciones memoriales, los Españoles de España, con por lo menos dos generaciones que han sufrido la opresión franquista, casi no se mobilizan sobre estos temas.
Nous, politiquement et affectivement, nous avons conservé vivant le lien qui nous unit à la République, à la guerre, pour certains à la révolution, mais nous n’avons du franquisme qu’une représentation et nous n’avons pas vécu dans notre chair les horreurs de l’après-guerre. L’exil intérieur, les rafles dans tous les villages, les disparitions, les exécutions, les camps de travail, les prisons, les lourdes peines, les humiliations, la marginalisation, la délation, et pour survivre, les accommodements, les compromissions, la collaboration avec les vainqueurs, parfois même avec les assassins connus d’un ou plusieurs membres de sa famille… et la peur, toujours la peur, et la mauvaise conscience, la honte et donc le silence, toujours le silence.
 
Nosotros, política y afectivamente, hemos conservado vivo el vínculo que nos une a la república, a la guerra, a la revolución para ciertos, pero del franquismo sólo tenemos una representación, no hemos sufrido en carne propia los horrores de la posguerra. El exilio interior, las sacas y paseos en todos los pueblos, las desapariciones, los campos de trabajo, las cárceles, los largos años de penal, los fusilamientos,las humillaciones, la marginación, la delación, y para sobrevivir tener que contemporizar, doblegarse y hasta colaborar con los vencedores, incluso a veces con los propios asesinos de uno o varios miembros de su familia...Y el miedo, el miedo siempre, y la mala conciencia, la vergüenza, y por tanto el silencio, el silencio,siempre.
Et le maillage physique, moral, mental très serré qu’exerçaient sur la population les polices, l’armée, la phalange et l’église ; et l’école et son histoire officielle et ses cours de religion et de formation de l’esprit national, et les camps de jeunesse, et le service social…Une intoxication, un endoctrinement, un lavage de cerveau qui ont duré très longtemps, trop longtemps.
 
Y la red muy apretada que mantenían física,moral y mentalmente sobre la población las policías, el ejército, la falange y la iglesia ; y la escuela con su historia oficial, sus clases de religión y de formación del espíritu nacional ; y los campamentos y el servicio social…Una intoxicación,un adoctrinamiento, un lavado de cerebro que ha durado mucho, mucho tiempo.
Enfin, en 1975, Franco meurt. Transition, pacte entre toutes les forces politiques, loi d’amnistie, constitution démocratique et consensus pour une réconciliation nationale : très vite les Espagnols plongent avec avidité dans cette mer de libertés nouvelles. C’est l’euphorie. On peut parler, écrire librement, adhérer à un parti politique, à un syndicat, voter, oser toutes les libertés, toutes les transgressions. La gauche est au pouvoir, elle fait des réformes, le niveau de vie augmente, la consommation explose. Puis l’ouverture sur l’Europe, ses subventions, l’euro, une croissance de plus en plus dynamique et une modernisation qui s’accélère dans tous les domaines de la vie économique, sociale, individuelle. La vie est devant, le futur est radieux. Le passé sombre si longtemps tu n’existe plus. Le franquisme est mort et enterré.
 
Por fin en 1975 muere Franco. La Transición, el pacto entre todas las fuerzas políticas, la ley de amnistía, la constitución democrática y el consenso para una reconciliación nacional : muy rápidamente los españoles se tiran con avidez a ese mar de libertades nuevas. Es la euforia. Se puede hablar, escribir libremente, afiliarse a un partido político, a un sindicato, votar, atreverse con todas las libertades, con todas las transgresiones. Gobierna la izquierda, hace reformas, sube el nivel de vida, se dispara el consumo. Y luego la abertura a Europa, las subvenciones, el euro, un crecimiento cada vez mas dinámico y una modernización acelerada en todos los campos de la vida económica, social e individual. La vida está por delante , el futuro es radiante. El oscuro pasado callado sigue callado, ya no existe. El franquismo está muerto y enterrado.
Et pourtant à partir des années 2000 les langues se délient, lentement, timidement ; des associations de mémoire se créent dans beaucoup de provinces ; alors commence le macabre recensement des centaines de fosses communes mises à jour sur tout le territoire où ont fini les 150 à 200 000 disparus du franquisme.
 
Sin embargo a partir de los años 2000, las lenguas se van soltando, lentamente, tímidamente ; en muchas provincias se crean asociaciones de memoria ; y así empieza el macabro censo de las centenas de fosas comunes que se irán descubriendo por todo el territorio y donde acabaron los 150 a 200 000 desaparecidos del franquismo.
Des enquêtes, des articles, des romans, des documentaires, des films font resurgir les ombres de la mémoire. Ce mouvement de récupération d’une mémoire occultée jusqu’alors mènera le gouvernement de Zapatero à la promulgation en 2007 d’une loi sur la mémoire historique dont nous avons depuis ce matin longuement souligné les limites, les insuffisances et peut-être les arrière-pensées.
 
Investigaciones, artículos, novelas, documentales, películas, hacen resurgir las sombras de la memoria. Ese movimiento de recuperación de una memoria ocultada hasta entonces llevará el gobierno de Zapatero a la promulgacióon en el año 2007 de una ley sobre la memoria histórica, ley cuyos límites , carencias e intenciones calladas andamos comentado ampliamente desde esta mañana.
Tout ce mouvement reste cependant très minoritaire et parmi mes amis espagnols, tous de gauche et militants syndicalistes, depuis des années, la plupart écoutent avec amitié et politesse mes emportements sur la lenteur du processus de mise en accusation officielle du franquisme mais n’interviennent plus dans le débat, sous-entendant ainsi que les priorités et les urgences sont ailleurs.
 
No obstante sigue siendo muy minoritario este movimiento y entre mis amigos españoles, todos de izquierda y militantes sindicales, la mayoría, desde hace años, escuchan con simpatía cortés mis arrebatos cuando comento la lentitud del proceso de reconocimiento oficial de los crímenes franquistas, pero ya no intervienen en el debate, sobreentendiendo que las prioridades, las urgencias no son ésas.
Ceci avant 2008, avant la crise et le désastre social, ceci avant 2010 et l’imposition d’une austérité insupportable, les coupes sombres dans les budgets de l’Education, de la Santé, les réductions de salaires, les 5 millions de chômeurs, le 50% de chômage chez les jeunes. Et tout ceci avant le 20 Novembre 2011, avant la débâcle du parti socialiste et l’écrasante victoire du Parti Populaire, parti dont on ne dit pas assez que dans beaucoup de domaines il est l’héritier du franquisme.
  
Esto antes del 2008, antes de la crisis y el desastre social, esto antes del 2010 y la imposición de una insoportable austeridad, los recortes negros en los presupuestos de Educación y Sanidad, las reducciones de sueldo, los 5 millones de parados, el 50%de desempleo entre los jóvenes, y todo esto antes del 20 N, antes de la debacle del PSOE y la aplastante victoria del PP, partido del que ya no se dice bastante que en muchos aspectos es el heredero del franquismo.
C’est cette confrontation avec toutes les évolutions de la réalité espagnole depuis 70 ans qui explique, je crois, pourquoi les exigences dans la récupération de la mémoire historique ne peuvent pas être les mêmes et c’est justement ce décalage qui me paraît don quichottesque.
 
Es esa confrontación con todas las evoluciones de la realidad española desde hace 70 años la que explica, me parece, por qué las exigencias en la recuperación de la memoria histórica no pueden ser las mismas y es precisamente ese desfase el que parece quijotesco.
Les interventions et les débats ont éclairé plusieurs aspects méconnus du problème et ouvert de nouvelles pistes de réflexion et d’action.
 
Las ponencias y los debates han aclarado ciertos aspectos del problema que conocemos muy poco y han abierto nuevas pistas de reflexión y de acción.
Concrètement et pour finir sur une perspective plus efficace, que faut-il donc faire pour essayer d’atteindre nos objectifs dans les 10 ans qui suivent ? Je crains qu’après notre génération, les défenseurs de cette mémoire se fassent de plus en plus rares.

Concretamente y para terminar con una perspectiva más eficaz, ¿qué hay que hacer pues, para tratar de alcanzar nuestros objetivos en los 10 años que vienen ?,porque me temo que, pasada nuestra generación, los defensores de esta memoria vayan desapareciendo.

 

    


 
Suite à la journée d’étude du 3-12-2011 à Toulouse , Ricardo Metola, membre de la Plataforma contra la Impunidad de los Crímenes Franquistas - Madrid-   présent à Toulouse,  nous envoie ce commentaire et ce poème.

   

 

  

    


Date de création : 06/12/2011 22:46
Dernière modification : 11/12/2011 19:38
Catégorie : 5_Tribune


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