Le témoignage de José Antonio Alonso Alcalde, Commandant Robert : Extrait de http://arkheia-revue.org/-Azana-4-5-hors-serie-.html "Commandant Robert" (témoignage) Par José Antonio Alonso Alcalde « Je me trouvais dans la zone occupée, dans un groupe mixte de la guérilla urbaine composé de Polonais et d’Espagnols. Quatre d’entre nous ont été arrêtés, j’ai fui, et notre responsable m’envoya dans le département de l’Ariège où je rejoignis la 3ème brigade de guérilleros, brigade qui s’est couverte de gloire. Dans de nombreux départements, beaucoup de brigades de guérilleros se sont créées et ont agi comme la nôtre, mais ce qui s’est passé, c’est que, nous, nous étions complètement indépendants des camarades français des FTP du Parti communiste français. Il y en avait un groupe, peu nombreux, mais, nous, nous l’étions, et nous étions autonomes par rapport à eux. C’est-à-dire qu’après, quand, à la Libération, on a attaqué la ville de Foix, on l’a libérée seuls, et on a poursuivi encore trois jours la bataille pour libérer le département avec d’autres forces. Dans les autres départements, les guérilleros laissèrent faire les Français et ils sont entrés ensemble dans les villes. Mais si dix Français seulement étaient venus avec nous pour libérer la ville de Foix, aujourd’hui on dit que les Français l’ont libérée … C’est pourquoi nous, les guérilleros, nous avons notre monument national dans ce département ; parce que, quand l’Amicale des guérilleros s’est créée, on a voulu faire un monument dans l’Ariège, car l’Ariège avait déjà de nombreuses plaques commémoratives. Ce n’est pas de l’orgueil de ma part, mais nous avons laissé beaucoup de souvenirs dans ce département. C’est dans l’Ariège, au col de Py, qu’est né le 14ème corps de guérilleros, ainsi que la 3ème brigade. Il y a donc là un monument magnifique 1, avec une carte qui explique les lieux où nous nous trouvions. À 6 km de là, une stèle indique qu’on a mené une bataille ; à 8 km à l’est, dans le village d’Arvigna, est inscrit un hommage aux « guérilleros espagnols [ et à ] leur sacrifice, 1939-1945 ». Au col de Calzan, est érigée une colonne de deux mètres de haut avec une plaque qui porte cette mention : « Pendant l’occupation allemande, ici commençait le territoire des guérilleros espagnols, et le 19 août, d’ici partit le premier bataillon pour libérer Foix, capitale du département ». À Foix, il y a la rue des Guérilleros, et à 7 km de Foix, à Prayols, a été érigé le monument rendant hommage à tous les guérilleros de France. C’est en effet dans ce village qu’on a mené une bataille, le jour après avoir libéré Foix, et on a fait 120 prisonniers, dont six de la División Azul. La plaque du socle du monument de Prayols indique : « Aux guérilleros espagnols morts pour la France et pour la liberté ». À gauche, il y a une autre plaque, avec les mots que prononça le général de Gaulle à Toulouse, au chevet du camarade Garcia Calero, blessé dans les combats de la libération de l’Ariège : « Je salue en toi tes vaillants compatriotes, pour votre courage, pour le sang versé, pour la Liberté et pour la France. Par tes souffrances tu es un héros espagnol et français ». Intégralité du témoignage sur le site.
Date de création : 21/12/2015 18:49
Dernière modification : 21/12/2015 18:56
Catégorie : 2_Témoignages
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